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Femmes et Handicap : la double oppression

  • La Plexusienne
  • 8 mars
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 mai

Cet article a été écrit avec mes tripes.

ATTENTION  : je souhaite vous préciser que cette lecture peut être difficile, et même dérangeante. Si certain.es ne se sentent pas de le lire, ne le faites pas. Ou revenez une fois que vous serez prêts. e.

ATTENTION  : pour les hommes qui lisent cet article, j’en appelle à votre envie de comprendre et de vous éduquer. Vous comprendrez que le temps où on vous infantilise et vous déresponsabilise est terminé.


Bonne lecture.


On est le 8 mars  : journée internationale des droits des femmes. Cette journée a été officialisée par les Nations Unies en 1977.

Sur le site du gouvernement, vous trouverez leur «  petite histoire du droit des femmes  ». Bon, déjà là, ça me dérange  : PETITE HISTOIRE. Je comprends ce qu’ils ont voulu dire, mais ce n’est pas le reflet de la réalité.

Le droit des femmes existe depuis que le droit des hommes existe, sauf que le second a décidé que les droits des premières lui appartiennent  ! Grosse nuance  !

Il m’est insupportable de constater que même le site du gouvernement n’est pas capable de reconnaitre que les femmes se battent depuis des siècles pour leur liberté. Dire que l’histoire du droit des femmes est petite est une faute, car cela laisse à penser que la cause a réussi, en peu de temps, à obtenir l’égalité, comme si le combat avait été simple et que les femmes n’avaient pas tant perdu. Mais c’est oublier que l’usurpation, l’oppression datent de milliers d’années et que les femmes ont combattu dès lors qu’elles ont été privées de leur autodétermination. Beaucoup d’entre elles ont lutté pour que leurs droits leur soient rendus avant le XXᵉ siècle  : Christine de Pizan (XIVᵉ siècle), Olympe de Gouges (XVIIᵉ siècle), Voltairine de Cleyre (XIXᵉ siècle), et toutes les autres anonymes  !

Il faut comprendre le contexte historique pour comprendre pourquoi le XXᵉ siècle est un moment important pour la réappropriation de leurs droits par les femmes. Et la France n’est pas précurseur en la matière, notamment en termes de droit de vote. Les exemples suivants le prouvent  :


1906, Finlande

1913, Norvège

1915, Danemark

1917, Pologne

1918  : Allemagne, Autriche, Estonie, Géorgie, Hongrie, Kirghizistan, Lettonie, Lituanie et

1919  : Islande, Biélorussie, Ukraine, Luxembourg, Pays-Bas,

1920, États-Unis

1921 Tchécoslovaquie, Arménie, Azerbaïdjan

1928 Royaume-Uni et Irlande

1931, Espagne

1934, Turquie

1944, France


Attention, le droit de vote est donné aux femmes blanches dans la majorité des pays. Par exemple, il faut attendre 1965 pour que les femmes noires puissent voter aux États-Unis. Également seules les femmes veuves peuvent voter en Belgique, leur droit de vote étant universel en 1948. Donc on est très loin de l’égalité.

Encore aujourd’hui, en 2025, le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 23,5  % à celui des hommes dans le secteur privé en France. À celui ou celle qui me répond «  oui, mais elles travaillent moins  !  », je réponds  : «  Parce qu’elles doivent s’occuper des enfants  !  » Ou « parce qu’une femme sera plus touchée par des maladies qu’un homme et devra arrêter sa carrière pour se soigner ».


Et les femmes en situation de handicap, qu’en est-il  ?


Ok, si on se base simplement sur les dangers d’être une femme «  valide  », avec trois exemples  : agressions sexuelles, discriminations à l’embauche, maltraitance dans le couple hétéro, et qu’on rajoute trois dangers pour les personnes en situation de handicap (PSH) comme  : non-accès à l’école (et donc à terme à l’emploi), discrimination à l’embauche, pas d’accès aux soins. 


Bah, ça donne le ton, non  ?


Voici deux extraits du plaidoyer d’APF France Handicap  :

« Si la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes datant de 1979 est un texte fondateur pour leurs droits, elle ne fait pas mention de la dimension du handicap. C’est la déclaration des Nations unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes en 1993 qui cite pour la première fois les femmes en situation de handicap comme faisant partie des catégories vulnérables.  »

« Les femmes en situation de handicap victimes de violences peinent à être entendues par la police et la justice. En plus du manque d’accessibilité des locaux et de l’absence de personnels qualifiés tels qu’un interprète en langue des signes par exemple, elles sont souvent confrontées à de l’incompréhension de la part de la police et de la justice, voire à du mépris, des violences qui viennent s’ajouter à celle(s) subie(s). « Elles ne sont pas crues, on ne les prend pas au sérieux, elles sont infantilisées… »


Donc, en gros, t’es une femme en situation de handicap, tu dois réussir à vivre dans une société qui oppresse les femmes et qui oppresse les personnes en situation de handicap.


Comment se fait-il, alors que des lois d’égalité et d’inclusion sont votées depuis près de 100 ans, qu’un viol ou une tentative de viol a lieu toutes les 2 minutes 30, que 80  % des femmes handicapées ont été victimes de violences et qu’une femme est tuée toutes les deux jours en France  ?

Souvent, on demande au militant.e comme moi de proposer des solutions aux problématiques que nous dénonçons  : je réponds toujours que les solutions sont partagées, mais que les politiques et le gouvernement ne les saisissent pas.


Très sérieusement  : les hommes doivent également se battre auprès des femmes pour que cette oppression cesse. Les hommes doivent s’éduquer et comprendre ce que vivent les femmes. Malheureusement, beaucoup d’entre eux pensent ne pas être des oppresseurs. Mais il le reste en acceptant d’être payé plus que leurs collègues femmes, il le reste en n’allant pas chercher leurs enfants, il le reste en laissant leurs amis/proches faire des réflexions sexistes. Il le reste en culpabilisant leur compagne de ne pas avoir assez de relations sexuelles sans essayer de savoir si tout va bien avant de leur balancer ça à la figure.


Je continuerai de dénoncer les oppressions, je continuerai de me battre pour que les femmes récupèrent leurs droits  !


Non, je ne me contente pas de ce qu’il y a déjà, je vomis le foutage de gueule et l’hypocrisie des personnes qui pensent que les femmes ont les mêmes droits que les hommes. Car non, elles n'ont pas les mêmes droits, à commencer par celui de pouvoir marcher seules sans avoir peur d'être agressées.


Non, je ne vous brosse pas dans le sens du poil, je vous secoue dans l’espoir de réveiller des consciences  !


J'appelle les hommes à nous rejoindre et à dénoncer le système qui les opresse également  ! J'appelle les hommes à dénoncer, à partager notre combat qui les touche autant que nous, femmes  !


Ne pas prendre parti, c'est consentir. Consentir aux agressions verbales et physiques, consentir à la culture du viol, consentir à ce que les femmes restent des objets au bon vouloir des hommes.


80  % des femmes handicapées ont été victimes de violences.

23 femmes ont été tuées en raison de leur genre entre le 1er janvier et le 1er mars 2025.


La Plexusienne



Vous trouverez plus bas mes sources ainsi que des liens vers des associations féministes.



Si vous êtes victimes ou témoins  :


ÉCOUTE VIOLENCES FEMMES HANDICAP

01 40 47 06 06 Appel anonyme non surtaxé

Des écoutantes formées vous répondront aux :

– Lundi de 10 h à 13 h / 14 h 30 à 17 h 30.

– Mardi de 10 h à 13 h.

– Mercredi de 10 h à 13 h.

– Jeudi de 10 h à 13 h.

En dehors de ces horaires, vous pouvez laisser un message vocal avec vos coordonnées et nous vous rappellerons lors de la prochaine permanence.

Les femmes déficientes auditives peuvent nous contacter par courriel à ecoute@fdfa.fr.


Enfance en danger : 119

Violences femmes info : 3919

Par SMS, si vous ne pouvez pas parler  : 114.

En cas d’urgence  : 17




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